En route mauvaises troupes!

Eh bien, à chaud, si c'était a refaire ... ON REPARTIRAIT SANS HESITER !!

Bon bien sûr, tout n'était pas parfait. Pour ceux qui voudraient partir voici quelques commentaires sur ce qu'on aurait fait differemment :

Itineraire general

Nous étions à peu près à la bonne époque dans chaque pays : avant la saison touristique à Goa, pas de mousson en Asie, pas trop froid ni au Nepal ni en Patagonie. On a pu voir pas mal d'animaux "saisonniers" : orques, lions de mer et pingouins à la Peninsula Valdez (un peu tard pour les elephants de mer), baleines en Equateur.. 
Pour les botanistes, au Nord Perou, on n'était pas du tout a la saison des orchidées. 

Pays par pays

L'Inde, c'est l'Inde ! Donc on aime ou on n'aime pas. Nous on adore ! Le sud est beaucoup plus facile que le nord, plus touristique également ; donc à vous de voir. Si c'était à refaire on essayerait de prendre un vol pour le Chenai-Kathmandu plutôt que les 4 jours de train/bus (avec quasi un jour de récup derrière)... vraiment éprouvant.

Au Nepal, nous regrettons vraiment d'avoir pris un guide pour notre trek dans le Langtang. Sincèrement avec une carte impossible de se perdre et même si on y arrive, il y a des guesthouses tous les 5km. On peut couper les étapes si on est crevés, trouver a manger et un lit pour dormir sans problème. Pour ceux qui ne veulent pas souffrir le martyr avec des sacs de 15kg, un porteur peut être bien utile (d'autant plus que bien souvent ils en savent autant sur les traditions, la faune, la flore que les guides !). On aurait du y rester plus longtemps.

La Thailande, c'est top ! Les gens, la culture, la bouffe tout est bien (à l'exception peut-être des clips musicaux). Bon on n'est pas allé dans le Sud (à part 2 jours de plage) et on regrette un peu car on peut encore trouver des îles tranquilles. Le Nord et l'Ouest, c'est génial, avec un coup de coeur pour Chiang Kahn vraiment paisible.

Le Laos, c'est le pays d'Asie du SE le plus authentique et celui qu'on a préferé : allez-y vite et surtout sortez du circuit traditionnel Luang-Prabang/VangVieng. Plein de rencontres, de découvertes, d'expériences... Pareil, on resterait plus longtemps.

Le Vietnam, on est pas fan. C'est joli mais très touristique et on ne peut sortir que difficilement des tours operators. La seule solution c'est de louer une moto ... et vérifier que tout fonctionne avant de partir..

Le Cambodge, on ne peut pas en dire grand chose car on n'est pas resté assez longtemps (comme partout...). Il parait que la côte est splendide et très authentique en dehors de Pnomh-Penh et Siemrep. Si c'etait à refaire on passerait moins de temps au Vietnam et plus au Cambodge.   

Le Japon, enfin Tokyo car on n'en est pas sorti, et mis à part le coût de la vie, c'est vraiment extraordinaire. Aussi dépaysant que l'Inde ... ce qui n'est pas peu dire.

En Nouvelle-Zelande nous passerions plus de temps dans l'ile du Sud. Elle est beaucoup plus sauvage que l'ile du Nord, et donc (pour nous) beaucoup plus belle. Cela dit, il ne faut absolument pas manquer le parc du Tongariro et la péninsule de Coromandel dans l'ile Nord. 

Sur le sejour Chili-Argentine-Uruguay on ferait les choses un peu différemment. Nous ne ferions pas la "croisiere Navimag" de Puerto Montt a Puerto Natales (même si c'etait sympa, ça nous a coûté vraiment cher pour trois jours et avec le recul on aurait pu garder cet argent pour se payer les Galapagos). On  aurait du prendre un avion direct pour Puerto Arenas, aller faire un tour en Terre de Feu puis remonter a Puerto Natales pour le Torres del Paine.
Après: passage en Argentine, Perito Moreno, El Chalten (on a adoré ces trois jours sous le Fitzroy) puis retour au Chili pour remonter la Caraterra Australe. Puis on repasserait en Argentine au niveau de Bariloche et enchainerions avec la Peninsula Valdez et le reste tout pareil. Montevideo: on n'a pas vraiment accroché.

Nous avons vraiment beaucoup aimé la Bolivie qui est très authentique et a une diversité de paysages incroyable. Un grand coup de coeur pour notre escapade dans la jungle. De tout ce que nous avons pu constater par la suite c'est en Bolivie qu'une experience amazonienne (dans la Selva) est la moins chère (par rapport au  Perou et a l'Equateur). Par ailleurs avec le tour de la "pampa" il y a vraiment une varieté d'animaux impressionnante.

Le Perou, on est mitigés. On ne sait pas si c'est parce qu'on était en haute saison mais dans toute la partie Cusco et Vallée Sacree, on est vraiment des vaches a lait. Certes les monuments sont splendides mais tout coûte super cher et les gens  ne sont pas sympas. Le trek autour de l'Ausengate a vraiment été une bouffe d'oxygène. Parallèlement , au Nord, et surtout autour de Chachapoyas, les gens sont adorables et les prix peu élevés ... que du bonheur !

L'Equateur est un petit pays qui présente beaucoup de diversité. On passe en quelques heures de la jungle aux vagues de pacifique, en passant par des volcans a plus de 6000m : c'est génial. Si c'était à refaire on essaierait d'aller aux Galapagos en prenant un vol pour l'île principale puis en négociant directement l'embarquement le matin (les bateaux essaient de faire le plein, il y a donc de bonnes affaires en perspective). 

Equipement

Premier truc : prendre de bons sacs a dos ! Jacques en avait pris un vieux  pour ne pas attirer les regards et il nous a lachés en NZ. Depuis, sur le second sac (emprunté au parents Jauzein) les coutures ont bien soufferts. Sur le petite sac  à dos d'appoint une bretelle c'est detachée et la fermeture éclair du haut a laché... Parallelement , le sac de Céline, tout neuf au depart, a certes pris un coup de vieux mais a tenu le coup.

Deuxieme truc : il faut de bonnes chaussures de marche ! Nous avions acheté (à Decathlon) une paire de Merrel, moyenne randonnée. On les a utilisées beaucoup et elles sont complètement mortes : la semelle part en lambeaux et Céline a un énorme trou à la jointure semelle/chaussure. De plus, apres le trek au Nepal et quelques marches en NZ, elles n'etaient plus du tout étanches pour le Torres del Paine !

La tente n'est pas utile en Asie, importante cependant en NZ (si on prend pas de van) et pas forcement essentielle en Amerique du Sud. Mais etre autonomes, c'est toujours pas mal et ceci même si il est facile d'en louer une pour les differents treks (ce qui revient super cher).

Les bâtons de marche, ça peut être intéressant. Moi (Celine) j'ai regretté de ne pas en avoir eu au Nepal et m'en suis procuré par la suite. Cela a grandement soulagé mes genoux !

Panchos de pluie et pantalons étanches sont essentiels en Patagonie et bien utiles en jungle.

Une bonne veste "wind stopper" est TRES TRES TRES utile ! Celles achetées chez Decathlon nous ont lâchés assez rapidement.

Nous prendrions un appareil photo un peu plus performant avec un zoom plus puissant. Nous avions choisi un petit digital qui tient dans la poche, toujours pour ne pas attirer les regards et pouvoir le sortir et le ranger rapidement en ville mais il n'avait qu'un faible zoom (x4). On pense qu'un hybride compact/reflex numérique serait ideal avec un zoom x12 pour se faire plaisir !! Mais bon, c'est sûr si on se le fait voler....

Nous voici arrive au terme de notre voyage.  Nous passons nos derniers jours dans la capitale.

Quito signifie centre du monde : centre Qui, du monde to. Si c'est pas bien fait quand meme pour la capitale d'un pays qui s'appel l'Equateur !! Elle fut officiellement fondée le 6 décembre 1534 par le conquistador espagnol Sebastián de Belalcázar. La ville est tout en longueur : 32km de long pour seulement 4km de large. Au au sud se trouve le centre colonial historique, un point de passage obligé pour tous les touristes. L'UNESCO a d'ailleurs déclaré ce quartier Patrimoine de l'Humanité en 1978 pour son architecture coloniale.

La place de l'independance constitue le coeur du vieux Quito. Elle est entouree par la Cathedrale et le Palais du gouvernement. Il y avait egalement sur le côté nord-est de la place le Palais de l'Archevêque occupé maintenant par des boutiques pour touristes.

La vieille ville de Quito a été construite par les conquistadores espagnols sur les ruines de la capitale nordique de l'empire des Incas. Les batiments ont garde leur balcons en fer forge et les rues du Quito colonnial sont ideal pour flaner. Les petites cours interieures abritent des petits restau un peu retro, et le panama est partout. 

Construite en 1926 (et toujours un peu en travaux) la basilique offre une vue imprenable sur la vieille ville et la petite colline appelee "El Panecillo" ou se dresse une gigantesque statue de la vierge.

Nous residons dans le Quito moderne situe plus au Nord dans un quartier special "backpacker". Ici on aime la couleur ! C'est bourre de petits bars aux noms pas tres equatorien (le Malabar, le John lennon, le Happy Gringo) ouverts pour certain 24h/24. Entre musique Lounge et Reggae Dub, on se croirait deja rentre ! Mais l'atmosphere reste assez sympa, tres cosmopolite entre etrangers du monde entier et jeunesse aisee de Quito. Ca nous permet de faire des rencontres bien sympatiques : les dicussions de voyageurs se prolongent dans la nuit. 

Nous allons faire un tour a "La mittad del Mundo" petit village situe a 40km de Quito et ou se dresse un monument marquant la ligne de l'equateur.

Ce monument est erige en souvenir de l'expedition de La Condamine de 1735 ou trois dignitaires de l'Académie Royale des Sciences de Paris, accompagnés d'une dizaine d'aides, sont envoyés en Equateur pour y mesurer un arc du meridien terrestre et determiner si la terre est apalatie au pole ou non. La reponse est claire : la Terre est un sphéroïde aplati aux pôles comme l’avait énoncé Newton. L'expedition fait egalement beaucoup d’observations sur la physique, l’histoire naturelle et l’ethnologie, decouvre le platine, s'interesse au caoutchouc et au quinquina (d'ou est extraite la quinine). De retour a Paris en 1745, La Condamine, par son talent d'orateur recoit presque tous les honneurs de cette expédition (dont il n'était pas le chef originalement). Les autres membres de cette expédition mouriront tristement d'accidents, de maladies, tomberont dans la déchéance, ou sombreront dans la folie. Jussieu par exemple, sera incapable de rapatrier en France ses travaux de naturaliste, un travail incroyable, une perte incalculable !

Fort de toute cette connaissance, nous on s'amuse a prendre des photos rigolottes sur cette ligne imaginaire 

Nous retrounons sur Quito ou la date fatidique du retour approche. Il nous faut faire encore quelques achats souvenirs pour tous les bebes nes pendant notre voyage (5 en tout!! y'en a qui ont pas chome cette annee !).

Un peu plus au nord (8h de transport quand meme) on arrive a Canoa, petit village au bord de la plage tres sea, sex and sun, avec plein de surfers (surtout des locaux). C'est a ce qu'il parait "the spot" d'Equateur avec une compet en Novembre qui deplace les foules.

Actuellement y'a pas grand monde et on est super tranquille dans notre hotel (presque pour nous seuls) a manger dans les gargottes (ou on est les seuls clients) ... le reve quoi ! Pour l'hotel on est aux Cabanas Baloo, "il en faut peu pour etre heureux" ca vous dit quelque chose... et bein c'est exactement ca ! En plus on c'est trouve des petites restos super sympa avec ceviche, langoustes, langoustines, poissons sous toutes ses formes... Les pecheurs debarquent directement sur la plage et dans les minutes qui suivent la peche du jour est dans nos assiettes : que du bonheur !

Enfin presque car la meteo est un peu hesitante, le soleil souvent voile par des nuages. Bon on profite quand meme a fond de la plage, des vagues et ... on se prend quand meme des coups de soleil. Faut dire qu'on a pes voulu payer pour les petits auvents colores qui parsement le bord de plage, on peut s'en prendre qu'a nous !   

A part la plage, les vagues, les petits restos et bein ... pas grand chose d'autre : repos total ! Ah si on oubliait les couchers de soleil, pardon.

Nous voici enfin en vue de la cote Pacifique apres une journee de transfert en bus et entre autre un changement au terminal terrestre de Guayaquil, enorme et super moderne (ca ressemble a un aeroport) avec Mac-Do et KFC : le choc ! Nous arrivons a Puerto Lopez de nuit et nous trouvons une petite cabane en bambous pour nos prochains jours ici.

A la base Puerto Lopez est un village de pecheur et compte encore de nombreux bateaux qui ramenent tous les matins du poisson frais accompagnes bien entendu par une nuee d'oiseaux. L'autre activite c'est le tourisme et Puerto Lopez l'a bien compris. Sa plage est belle et assez longue (elle abrite des petits crabes rouges pas facile a photographier !!) bordee de petits restos (on se gave de ceviche), de paillotes et de terrains de beach-volley (le sport roi ici). C'est presque idyllique sauf que ... la meteo n'est pas au rendez-vous. Apres prise d'info on apprend que de juin a septembre, du fait des courants marins, il y a une espece de brume permanente que le soleil n'arrive pas toujours a percer.

Pas decourages pour autant nous allons nous ballader dans le parc national de Machallila. De la route un petit sentier de 5km longe la cote et pour arriver a la plage de Los Frailes. La ballade est sympa et Los Frailes est parait-il la plus belle plage de toute la cote pacifique equatorienne ! Effectivement meme si il fait pas tres beau la vue est magnifique et l'eau (a 22 degres) des plus appreciable. On rentre bien content de notre journee avec de superbes coups de soleil. Entre le vent et les nuages on a rien vu venir !

L'autre attraction qui attire les touristes c'est l'ile de la Plata, egalement connue sous le nom du "Galapagos des pauvres". Elle abrite en effet une vegetation et des especes d'oiseaux identiques a ceux que l'on peut voir aux Galapagos (pour les riches), pour un cout bien moins eleve, "seulement" 40 dollars (entree du parc et tour).

Nous prenons donc un tour (obligatoire pour aller sur l'ile) a partir de notre hotel (de toute facon on a verifie ils sont tous au meme prix). Apres un depart un peu cahotique on est enfin sur le bateau. Arrive a l'ile (et peut-etre parce que j'ai un peu geule de l'organisation) nous nous retrouvons avec un guide juste pour tous les deux et ne sommes pas donc pas oblige de suivre les autes pimpins. On  peut admirer a notre guise les adorables fous a pates beus dansants et les fregates a glotte rouge ! Spectacle garantit.

Apres un lunch (sommaire) sur le bateau, on se fait une petite session snorkling pres du rivage. Sous l'eau c'est un ballet incroyable de poissons de toutes formes et couleurs. C'est fou mais ca donne tout de suite un ptit air de vacance tropicale a notre sortie.

Le truc a ne pas manquer (et qui fait vivre tout le village de Puerto Lopez de juin a septembre) ce sont les baleines a bosses venues se reproduire et mettre bas dans les eaux plus chaudes et poissoneuses des environs. C'est l'occasion entre autre de voir les males faire des sauts fantastiques (malgre leurs 15 tonnes ils sortent quasiment totallement de l'eau) et ce uniquement ... pour seduire leur belle. On a adore et pour une fois avons reussi a prendre quelques photos (faut dire qu'une baleine c'est plus gros qu'un dauphin !).

Banos est un petit village a deux heures de Riobamba. Situe a mi-chemin entre les Andes et la foret tropicale nous y retrouvons une certaine moiteur. Le village est entoure de montagne et canyons ce qui l'a conduit a developper toutes sortes d'activite de plein air : canyonning, rafting, trekking et excursions dans la jungle. Certe le nombre de tours (toujours super chers) d'hotels et de restaurants gache un peu l'atmosphere, mais le village reste quand meme tres sympa. Nous sommes montes au mirador "Bella Vista" (une des seule activite non-payante) pour apprecier la vue d'ensemble des environs.

Ce qui fait la reputation de Banos (comme le nom l'indique), sont ses eaux dites miraculeuses. De nombreux pelerins viennent ici dans l'espoire de guerir de leur maladie. Nous avons teste ceux de la vierge les "termas de la virgen", situe au pied d'une cascade a deux pas du centre ville. C'est un peu la cohue, et les enfants sautent dans tous les sens, mais l'eau a 35 degres a eu raisons des courbatures de Jacques.

Puisqu'on connait la jungle et que pour les efforts physiques il y en a un qui a donne il y a deux jours, on se fait simplement une visite au zoo d'a-cote. Certe on n'aime pas forcemment voir les animaux en cage, mais la il faut dire que nous avons ete assez surpris (en bien) par les ammenagements. Les enclos a ciel ouvert nous permettent d'admirer les animaux sans pour autant trop les deranger. On observe ainsi des singes arraignes (a l'agilite impressionnante) ainsi que des jaguars, des pumas, des ours, des tortues des Galapagos et plein de perroquets.

Il n'y a pas vraiment de raison de s'arreter a Riobamba si ce n'est pour son petit train touristique ou l'ascension du Chimborazo. Le petit train ne nous interresse pas trop, d'autant que le bus que nous avons pris depuis Cuenca longe la voie ferree et traverse les memes paysages. Non, nous sommes venus ici pour l'ascencion d'un mastodonte des Andes.

Le Chimborazo a ceci de particulier que situe proche de l'equateur et a 6310m d'altitude,  il est le sommet le plus eloigne du centre de la terre (meme sans etre le plus haut) et donc egalement la plus proche de la lune et du soleil. 

De Celine

Apres avoir pris les renseignements necessaires, rencontre le guide, jeter un d'oeuil sur l'equipement disponible, je laisse partir Jacques (apres avoir recupere egalement les coodonnees de l'agence, on ne sait jamais). N'ayant pas d'experience de marche en cordee avec crampons et piolets, je ne souhaite pas tenter ce monstre pour une premiere fois. Et puis je supporte moins bien le froid et notre derniere viree au Misti m'a assez refroidi (c'est le cas de le dire). Je reste donc a l'hotel pour une nuit et monte le lendemain matin pour attendre la redescente des champions. Jacques est vivant mais completemet HS !

De Jacques

Apres une bonne journee de farniente, deux douches super chaude et une grosse nuit de sommeil ca y est je suis remis (a part les courbatures qui me font marcher comme un petit vieux) et vais revenir un peu sur cette ascencion.

Arrives vers 15h au refuge situe a 4800m (en voiture) on mange le repas du soir vers 17h et a 18h je suis au fond de mon duvet.

Le reveil sonne a 23h et on se met en marche vers 23h30. On rejoint rapidement le second refuge (5000m) et les deux autres groupes qui tentent l'ascencion aujourd'hui. Mon guide (221 fois au sommet du Chimborazo) galope et on prend la tete.

La premiere etape consiste a grimper sur la ligne du crete a cote du "Castillo". Meme si il y a beaucoup de rochers on chausse les crampons car tout est gele et tres glissant. 150m en dessous de la crete il faut realiser une grande traverse sur un bout de glacier appele "El Corridor" et apres c'est tout dre jusqu'au sommet.

Une fois au Castillo plus de rocher, que de la glace la progression est plus simple ... du moins au debut car apres ca grimpe de plus en plus et ici les zig-zag ils connaissent pas : de 5400m au sommet c'est "tout dre dans le pentu" sur une pente qui oscille entre 40 et 60 degres. Mon salaud de guide avance comme un fou, ca fait bien longtemps qu'on ne voit plus les frontales des autres cordees. Vers 5800m on traverse une zone ou apparaissent pleins de trous et de petites crevasses. On enchaine les ponts de neige et il m'explique que des que le soleil tape cette zone est assez dangereuse et qu'il faut etre donc pas trainer (je comprend mieux pourquoi il tracait).

Grosse modo, a part les precautions pour passer cette zone, pas de difficultes techniques jusqu'au sommet. C'est juste de plus en plus dur et on fait a peu pres du 250m/h. A 5h petante on arrive a la Cumbre Ventimillia (6267m). Il fait super froid, le vent souffle fort ... et c'est pas le sommet !!! Le vrai sommet, la Cumbre Whymper, est a encore 45 minutes !

Je discute un moment avec Emilio et finalement on (je) decide de redescendre. 1h30 de marche supplementaire pour a peine 50m de plus en altitude, franchement sur le moment, avec les muscles fatigues ca m'est apparu superflu. En plus il fallait redescendre pour passer la zone de crevasse avant le soleil, en plus le vent etait fort, en plus il faisait super froid, en plus...

Du coup apres 15 minutes passees au sommet on rebrousse chemin, et attendons d'etre descendus a 6000m pour grignotter un morceau a l'abri du vent. On continue a descendre tranquillement avec l'aube qui se leve (pour ma part avec les cuisses en feu), jusqu'au moment ou je passe au travers de la neige. Ah oui c'est vrai les crevasses ! Bien assure par Emilio, pas de mal, juste une petite frayeur. On augmente un peu l'ecart entre nous et c'est repartit, on arrive vers 7h au niveau du Castillo.

A partir de la, moitie rocher/moitie glace, avec en plus des rocs qui se decrochent et rebondissent : une grosse bavante et sans doute la partie la plus dangereuse de toute l'ascencion.

Enfin a 8h30 on est de retour au refuge autour d'un bon the bien chaud. Ca y est c'est finit !!!

Bilan : Demi-victoire (ou demi-echec) seulement, peu de photos vu qu'il faisait nuit presque tout le temps, mal partout mais quelle belle montagne !!! Faudra revenir c'est tout...

De Villcabamba, il nous faut pres de 7h de bus avec un changement a Loja pour atteindre Cuenca.

Elle a été classé en 1999 comme centre historique et Patrimoine Culturel Mondial par l'Unesco pour les nombreux batiments colonniaux qu'elle a su preserver. Les maisons coloniales predominent encore avec leurs balcons de bois ou de fer forge et leurs facades ornees de stuc. Il est tres agreable de se ballader dans les rues et sur le marche aux fleurs ou de l'artisanat (ici c'est le fameux chapeau "Panama"). La ville est super propre et tres vivante.

Nous visitons le musee "del Banco National" ou se trouve une section consacree aux differentes monnaies de l'Equateur (on rappel que le pays utilise le dollar americain et non plus le sucre depuis l'annee 2000), une section sur les differentes ethnies d'Amazonie du pays (plus d'une vingtaine) ou l'on peut notamment observer de superbes tetes reduites, une section consacree aux arts religieux (un peu moins interressante) et enfin une section archeologie ou sont exposes tous les objets trouves sous le musee. On decouvre en effet que ce dernier est construit sur les ruines Incas (encore eux!) de la ville de Tomebamba.

Les Incas ont conquis l'actuel Equateur vers la fin du 16eme siecle et avaient fait de Quito leur deuxieme capitale. A l'arrivee des espagnols, Tomebamba etait deja en ruine suite a la guerre fratricide entre les deux empereurs Inca de Cusco et de Quito. Les ruines sont composees de terrasses (pour les cultures), d'un temple du soleil, de petites maisons pour abriter les 200 vierges que comptait la citee, de canaux, et d'un palais pour les nobles : le classique quoi.

Bien que la ville soit agreable, nous decisons de poursuivre plus au nord vers Riobamba (Jacques s'impatiente).

Apres notre difficile traversee de frontiere il nous fallait bien quelques jours de repos. Et on est bien tombe car Villcabamba est un endroit reve pour ca. Tout d'abord on se trouve une chambre a l'hotel "le Rendez-vous" tenu par un couple de francais : hamac devant la chambre, jardin arbore, petit-dej fabuleux avec du pain fait maison. On adore !

Ensuite on se degotte un "book exchange" pour renouveller nos lectures, et c'est partit pour deux jour de farniente !! Pendant que Jacques appreciait le confort du hamac au soleil, j'en profitais pour essayer un massage Equatorien, qui c'est avere tout aussi relaxant que les massages asiatiques essayes au Laos ou en Thailande.   

Allez, on n'a pas rien fait non plus ! On a fait un petit tour au "parc d'attraction" qui contient outre terrains de volley et piscine tres apprecies des locaux, un petit zoo avec des oiseaux tropicaux. On en profite pour prendre les photos qu'on a jamais pu realiser dans le jungle de Bolivie vu notre super zoom. Mais on vous jure : on a vu les memes !

On se ballade egalement dans le village qui ne doit pas compter plus de 5000 personnes et sur les collines des alentours qui comptent de nombreuses randos realisables a la journee. On se choisit une petite reserve qui donne un joli point de vue sur la region.

Bien requinques apres ces deux journees on se remet en route.

Une traversee pas aussi simple que prevue.

Depart de bon matin de Chachapoyas en Collectivo a destination de Bagua Grande, rickshaw pour aller jusqu'au terminal des collectivos a destination de Jaen, collectivo jusqu'a Jaen, autre rickshaw pour aller jusqu'au terminal des collectivos a destination de San Ignacio puis Collectivo jusqu'a San Ignacio.

On se trouve une chambre pas chere, puis mangeons un morceau dans une polleria.

Le lendemain on se prend un collectivo jusqu'a La Balsa le poste frontiere avec l'Equateur. Les formalites de passeport sont vites bouclees des deux cotes. On passe un bref (30 secondes) examen medical a l'entree en Equateur pour s'assurer qu'on a pas la grippe du cochon (je savais pas qu'on pouvais la detecter si facilement) et on est pret a partir.

Sauf qu'il n'y a pas de collectivo du cote Equatorien,seulement un bus qui ne part que 2 heures plus tard. On attend donc en sirotant une petite biere.

Le bus part pile a l'heure et on arrive a 14h a Zumba. On grignotte un morceau (poulet/riz/mais pour changer) et prennons enfin notre dernier bus a destination de Villcabamba.

Etant cense arriver a 21h on commence a chercher un hotel sur le guide ... quand le bus s'arrete ! Vu la pluie des derniers jours (a ce qu'il parait) et de la journee (ca n'a pas arrete depuis Zumba) y'a desglissements de terrain partout et la, pas moyen de le contourner : on est bloque !

On passe donc la nuit dans le bus a attendre le matin et les ouvriers qui degageront la voie. A 8h le bus s'ebranle : on est repartit et arrivons a Villcabamba a 9h bien claques.

Chachapoyas

Petite ville du nord du Perou, on y debarque a 7h du matin sous une petite pluie fine apres une nuit de bus. La vegetation alentour, la temperature et le taux d'humidite (nettement plus hauts que sur la cote) n'est pas sans nous rappeler Rurrenabaque. On se trouve en effet a la limite de la partie amazonienne du pays. La ville tire son nom de la principale civilisation qui a habitee cette region du 9eme au 15eme siecle : les Chachapoyas (literralement les Guerriers des nuages). Comme beaucoup de peuples conquis par les Incas, on ne connait que peu de choses a leur sujet si ce n'est qu'ils avaient une peau blanche et etaient de grande taille. Toute la region d'Amazonas regorge de ruines et de mausoles de ce peuple.

Apres avoir deniche un petit hotel, on se balade dans la ville et preparons nos excursions des prochains jours. Apres plusieurs agences et discussions on opte pour 4 jours combinants trekking, randonnee a cheval et visite de sites archeologiques. Outre les tarifs nous negocions en plus une excursion gratuite a la cascade de Gocta.

Cataracta de Gocta

"Expertisee" en 2006, c'est parait-il la troisiemme plus haute cascade du monde avec 711m de chute d'eau et elle est aujourd'hui une fierte nationale (les touristes sont surtout des peruviens apparemment tres impressionnes). Pour y acceder, il faut 1h30 de voiture depuis Chachapoyas puis 2h de marche, du moins en theorie. La meteo est en effet capricieuse et nous marchons environ une heure sous la pluie sur un chemin detrempe et boueux, aux pierres dangeureusement glissantes. Forcement, nous avons oublie nos panchos a l'hotel et pas loue de bottes en caoutchouc comme la majorite des visiteurs. On finit trempes et macules de boue mais seduits par la ballade (surtout la derniere demi-heure quand le soleil a fait son apparition).

Cavernas de Quiocta

Nous commencons nos quatre jours avec la caverne de Quiocta ou on peut "admirer les sepultures de la civilisation Chachapoyas" (du moins d'apres le prospectus). Il y a en fait tres peu d'ossements ou de ceramiques et a part la ballade sous terre, c'est un peu decevant.

Karajia

Nous poursuivons par les sarcophages de Karajia. Le groupe comporte 6 sarcophages anthropomorphes de deux metres de haut (8 a l'origine) certains surmontes de cranes, les corps momifies etant places a l'interieur. Les specialistes supposent que seuls les meilleurs guerriers avaient droit a cet honneur (le crane n'etait pas celui du défunt mais une tête-trophee marquant la victoire sur l'ennemi). Situes a flanc de falaise (acces au site par des echelles de corde), face au soleil levant, les Chachapoyas esperaient ainsi accorder a leurs guerriers un lieu de repos protege,dominant le paysage. Tres peu de recherches ont ete effectuees sur ces sarcophages et le site est tel qu'il a ete decouvert en 1986.

Valle de Belen

Pour rejoindre notre premier campement il nous faut enchainer avec 1 heure de collectivo sur une route defoncee puis (apres que le chauffeur eut renonce) a 2h30 de marche dans la boue ! On n'arrive a la vallee de Belen que vers 18h, la nuit tombe vite (on finit la rando a la frontale) et nous n'en avons qu'un rapide apercu.

Au petit matin c'est grand beau et nous pouvons enfin apprecier le paysage de cette superbe valle. Imense paturage ou court un petit rio dont les meandres lui ont valu le surnom de serpent d'argent.  Nous prenons un petit-dej copieux avec nos amis belges (partis avec nous pour ces 4 jours) avant de commencer la journee de marche. 

Pirquilla

Sur un sentier preinca et au soleil, il nous faut 3 heures pour rejoindre le site archeologique de Pirquilla.

Pirquilla est une petite ville de 400 maisons circulaires completement envahie par la jungle. Aucune fouille archeologique n'a ete entreprise ici et on peut facilement trouver quelques restes de ceramiques, comme nous le montre Edgar notre guide. C'est impressionnant de voir un tel site completement laisse a l'abandon. 

Congon

Encore 3h de marche pour rejoindre le village de Cogon ou on passe la nuit. On assiste a un match de volley (les filles du village), un superbe coucher de soleil, et profitons des talents de la cuisiniere. Le petit-dej au matin fut phenomenal.

Il faut dire qu'au programme de la journee il y a six heures de mules ! Le sentier est catastrophique, ca monte sec, ca descend encore plus sec, la boue atteind par endroit plus de 50cm, et les pattes des pauvres mules s'enlisent (Kris est meme victime d'une chute heureusement sans gravite). Elles ont bien du mal a nous conduire jusqu'au col. Pour nous c'est un peu plus facile, il suffit de bien s'accrocher, de faire gaffe aux branches et ronces et on a juste a apprecier la vue. Enfin facile ou pas on est bien content de s'arreter un moment a la pause dejeuner  et encore plus a l'arrivee au col : on a le posterieur fele en deux ! 

D'autant que la journee n'est pas encore finie : il nous faut encore 3 heures de marche pour atteindre Chocmal (ou on dort), juste assez de temps pour admirer la faune et la flore locale !

Kuelap

Deja le dernier jour et la visite de Kuelap, capitale des Chachapoyas et cerise sur le gateau de ces 4 jours. Situee a 3000 m d'altitude, cette gigantesque forteresse est constituee de plusieurs plates-formes empilees les unes sur les autres sur plus de six hectares. Perchees a plus de 15 metres de haut on y trouve quelques 400 maisons et temples de forme cylindriques parfois decores de losanges (yeux de mamiferes ou d'oiseaux selon certains), qui en font le tour. Des scientifiques ont calcule qu'il a fallu plus de pierre pour construire cette forteresse que pour la grande pyramide de Gizeh : c'est vous dire la taille de l'edifice.

Nous passons pres de trois heures a parcourir les ruines avec notre guide qui nous explique que Kuelap servait a la fois de lieu de residence a la population "riche" des Chachapoyas, de site religieux (on y trouve plusieurs temples et de nombreux restes animaux et humains, sans-doute signes de sacrifices rituels) et de base defensive. Meme si il reste moins impressionnant que le Machu Picchu c'est un tres bel edifice, encore peu connu et qu'on visite sans voir personne (a part les lamas).