26/07/09 - 01/08/09 : CHACHAPOYAS et les environs
Chachapoyas
Petite ville du nord du Perou, on y debarque a 7h du matin sous une petite pluie fine apres une nuit de bus. La vegetation alentour, la temperature et le taux d'humidite (nettement plus hauts que sur la cote) n'est pas sans nous rappeler Rurrenabaque. On se trouve en effet a la limite de la partie amazonienne du pays. La ville tire son nom de la principale civilisation qui a habitee cette region du 9eme au 15eme siecle : les Chachapoyas (literralement les Guerriers des nuages). Comme beaucoup de peuples conquis par les Incas, on ne connait que peu de choses a leur sujet si ce n'est qu'ils avaient une peau blanche et etaient de grande taille. Toute la region d'Amazonas regorge de ruines et de mausoles de ce peuple.
Apres avoir deniche un petit hotel, on se balade dans la ville et preparons nos excursions des prochains jours. Apres plusieurs agences et discussions on opte pour 4 jours combinants trekking, randonnee a cheval et visite de sites archeologiques. Outre les tarifs nous negocions en plus une excursion gratuite a la cascade de Gocta.
Cataracta de Gocta
"Expertisee" en 2006, c'est parait-il la troisiemme plus haute cascade du monde avec 711m de chute d'eau et elle est aujourd'hui une fierte nationale (les touristes sont surtout des peruviens apparemment tres impressionnes). Pour y acceder, il faut 1h30 de voiture depuis Chachapoyas puis 2h de marche, du moins en theorie. La meteo est en effet capricieuse et nous marchons environ une heure sous la pluie sur un chemin detrempe et boueux, aux pierres dangeureusement glissantes. Forcement, nous avons oublie nos panchos a l'hotel et pas loue de bottes en caoutchouc comme la majorite des visiteurs. On finit trempes et macules de boue mais seduits par la ballade (surtout la derniere demi-heure quand le soleil a fait son apparition).
Cavernas de Quiocta
Nous commencons nos quatre jours avec la caverne de Quiocta ou on peut "admirer les sepultures de la civilisation Chachapoyas" (du moins d'apres le prospectus). Il y a en fait tres peu d'ossements ou de ceramiques et a part la ballade sous terre, c'est un peu decevant.
Karajia
Nous poursuivons par les sarcophages de Karajia. Le groupe comporte 6 sarcophages anthropomorphes de deux metres de haut (8 a l'origine) certains surmontes de cranes, les corps momifies etant places a l'interieur. Les specialistes supposent que seuls les meilleurs guerriers avaient droit a cet honneur (le crane n'etait pas celui du défunt mais une tête-trophee marquant la victoire sur l'ennemi). Situes a flanc de falaise (acces au site par des echelles de corde), face au soleil levant, les Chachapoyas esperaient ainsi accorder a leurs guerriers un lieu de repos protege,dominant le paysage. Tres peu de recherches ont ete effectuees sur ces sarcophages et le site est tel qu'il a ete decouvert en 1986.
Valle de Belen
Pour rejoindre notre premier campement il nous faut enchainer avec 1 heure de collectivo sur une route defoncee puis (apres que le chauffeur eut renonce) a 2h30 de marche dans la boue ! On n'arrive a la vallee de Belen que vers 18h, la nuit tombe vite (on finit la rando a la frontale) et nous n'en avons qu'un rapide apercu.
Au petit matin c'est grand beau et nous pouvons enfin apprecier le paysage de cette superbe valle. Imense paturage ou court un petit rio dont les meandres lui ont valu le surnom de serpent d'argent. Nous prenons un petit-dej copieux avec nos amis belges (partis avec nous pour ces 4 jours) avant de commencer la journee de marche.
Pirquilla
Sur un sentier preinca et au soleil, il nous faut 3 heures pour rejoindre le site archeologique de Pirquilla.
Pirquilla est une petite ville de 400 maisons circulaires completement envahie par la jungle. Aucune fouille archeologique n'a ete entreprise ici et on peut facilement trouver quelques restes de ceramiques, comme nous le montre Edgar notre guide. C'est impressionnant de voir un tel site completement laisse a l'abandon.
Congon
Encore 3h de marche pour rejoindre le village de Cogon ou on passe la nuit. On assiste a un match de volley (les filles du village), un superbe coucher de soleil, et profitons des talents de la cuisiniere. Le petit-dej au matin fut phenomenal.
Il faut dire qu'au programme de la journee il y a six heures de mules ! Le sentier est catastrophique, ca monte sec, ca descend encore plus sec, la boue atteind par endroit plus de 50cm, et les pattes des pauvres mules s'enlisent (Kris est meme victime d'une chute heureusement sans gravite). Elles ont bien du mal a nous conduire jusqu'au col. Pour nous c'est un peu plus facile, il suffit de bien s'accrocher, de faire gaffe aux branches et ronces et on a juste a apprecier la vue. Enfin facile ou pas on est bien content de s'arreter un moment a la pause dejeuner et encore plus a l'arrivee au col : on a le posterieur fele en deux !
D'autant que la journee n'est pas encore finie : il nous faut encore 3 heures de marche pour atteindre Chocmal (ou on dort), juste assez de temps pour admirer la faune et la flore locale !
Kuelap
Deja le dernier jour et la visite de Kuelap, capitale des Chachapoyas et cerise sur le gateau de ces 4 jours. Situee a 3000 m d'altitude, cette gigantesque forteresse est constituee de plusieurs plates-formes empilees les unes sur les autres sur plus de six hectares. Perchees a plus de 15 metres de haut on y trouve quelques 400 maisons et temples de forme cylindriques parfois decores de losanges (yeux de mamiferes ou d'oiseaux selon certains), qui en font le tour. Des scientifiques ont calcule qu'il a fallu plus de pierre pour construire cette forteresse que pour la grande pyramide de Gizeh : c'est vous dire la taille de l'edifice.
Nous passons pres de trois heures a parcourir les ruines avec notre guide qui nous explique que Kuelap servait a la fois de lieu de residence a la population "riche" des Chachapoyas, de site religieux (on y trouve plusieurs temples et de nombreux restes animaux et humains, sans-doute signes de sacrifices rituels) et de base defensive. Meme si il reste moins impressionnant que le Machu Picchu c'est un tres bel edifice, encore peu connu et qu'on visite sans voir personne (a part les lamas).