01/06/09 - 04/06/09 : POTOSI

Notre arrivee a Uyuni (la ville pas le Salar) nous fait vite realiser que nous avons bien change de pays. Ville miniere sans charme, la diminution de l'exploitation du sel depuis la periode coloniale laisse de nombreux habitants sans travail. Pas mal de touristes mais contrairement a son homologue Chilien (San Pedro) on a pas envie de s'attarder. Surprise a l'arrivee, nous apprenons qu'il y a une greve des transports prevue pour le lendemain et decidons donc de saisir les dernieres places d'un bus partant le soir meme pour Potosi. Voyageant de nuit, nous ne verrons malheureusment pas les paysages de cette route qui parait-il sont superbes, mais nous ne serons pas "coinces" ici.

Apres le Salar et son confort limite, anniversaire de mariage oblige (deja un an !) les parents nous choisissent un ptit hotel bien sympa (trois etoiles SVP) au beau milieu de la vieille ville. On y est comme des coqs en pates. Situee a 4100m Potosi compte de nombreuses rues piétonnes, des maisons coloniales aux couleurs vives, de tres tres nombreuses eglises et couvents.

Tout ici montre un riche passé. On s'y ballade donc avec plaisir et grimpons dans plusieurs clochers pour pouvoir observer la ville dominee par le "Cerro Rico". 

A Potosi, les mines on connait depuis 1545, année de la découverte de la "montagne d'argent". En 1550 la ville devint ville impériale d'Espagne... Le cycle de l'argent dura de 1545 à 1650. En quelques années, Potosí devint la plus grande ville du monde (160 000 h. au XVII e  siècle quand Londres n'en comptait pas 100.000)... Le système de "la mita", travail obligatoire dans la mine, engendra la déportation de 6 à 8 millions d'Indiens au cours de cette période. Nombreux y trouveront la mort à cause de problèmes respiratoires dus à la poussière des mines ou des éboulements.

Une visite dans l'une d'entre-elles permet de se rentre compte des conditions de vies des mineurs qui n'ont pas beaucoup evoluees : poussieres, travail a la broche, tout ca pour quelques grammes d'argent et d'etain. Les gros filons ont ete largement exploites par les companies privees (parties quand les rendements ne furent plus suffisants) et aujourd'hui les mineurs travaillent en independants. Il est de coutume de leur apporter baton de dynamite (en vente libre), feuilles de coca (pour lutter contre la faim) et alcool pur a 96 (pour les rituels a pacha mama et pour se rechauffer !).

L'essentiel de la monnaie espagnole utilisee par la monarchie (il fallait bien payer les frasques de la Cour)etait frappee a la "Casa de la Moneda" pendant pres de 2 siecles. Cette impresionnante batisse se visite comme Musee et l'on peut apprecier l'evolution des mecanismes de frappe : de la machine a engrenage qui fonctionnait avec des hommes ou des mules (plus resistantes), a l'utilisation de la vapeur puis de l'electricite. Il est assez drole de penser qu'aujourd'hui, pour des raisons de couts, la Bolivie sous-traite la frappe de sa monnaie, le Boliviano, a plusieurs pays et notamment ... l'Espagne (mais les pieces ne sont plus en argent nous a precise le guide).

Une petite pensee a mon pere (Pierre) lors de la visite de la salle des mineraux qui presente une collection de plus de 5000 extraits de roches sous differentes formes (amiantes, cuivres, sulfates,...).