10/06/09 - 16/06/09 : RURRENABAQUE cote Selva

12 heures de bus pour faire Sucre-La Paz et on enchaine directement pour rejoindre notre prochaine destination : Rurrenabaque. Pour se faire nous devons emprunter le fameux "Camino de la Muerte". En realite la portion de route entre La Paz et Coroico (qui a gagne le surnom de route de la mort) n'est plus empruntee aujourd'hui que par quelques minibus ou camions presses, ainsi que les tours-operators et touristes a la recherche de sensations fortes qui peuvent la descendre en VTT. Une route asphaltee a ete construite sur l'autre versant de la vallee (le chantier a pris pres de 10 ans) et c'est elle que nous empruntons en bus. Les paysages et les 1000 m de vide restent tout de meme tres impressionnants. Les petite croix parsemants les bords de la route (indiquant les lieux d'accidents) ne sont pas pour me (Celine) rassurer.

Apres Coroico, la route etant dite moins dangeureuse, elle n'a pas ete refaite et on se retrouve a circuler sur une piste tres etroite ou la voiture, le bus ou le camion descendant doit laisser la priorite ! Du coup a de multiples reprises il faut faire marche arriere au bord du precipice ! Ce fut rude pour les nerfs. Enfin, apres 20h de bus, plus de 4000 m de deniveles, nous arrivons sain et sauf a Rurrenabaque au petit matin. Il fait 20 degres, ca nous change du zero de La Paz. Petites rues pavees, climat tropical (un petit air de Laos), on s'y sent deja bien.

 

Nous prenons les renseignements pour nos futures excursions. Apres concertation notre premiere etape sera le parc Madidi. Avec pres de 20 000 km2 proteges, il abrite pres de 70% de la biodiversite totale du pays et est separe en deux zones. Dans la premiere, les communautees installees avant la creation du parc vivent, pechent et chassent (zone ou les touristes peuvent se rendre), tandis que la seconde et une zone beaucoup plus fermee, ou tres peu se sont aventures. Il y  vit encore une tribu non civilisee, les Toromontes dont nul ne peut s'approcher (sans recevoir des fleches empoisonnees). Un norvegien "un poco loco" est alle a leur rencontre il y a 8 ans et n'est jamais revenu.

Pour nous rendre a l'entree du parc il faut deux heures de bateau. Les premiers paysages sont epoustouflants.

  

Nous sommes acceuillis dans la "Machaquipe Communidad", une famille de huit freres et trois soeurs avec leurs enfants presque tous installes ici depuis longtemps. Plusieurs cabanes ont ete ammenagees pour les visiteurs : dortoir avec lits a moustiquaire, cuisine, salle-a-manger et sanitaires : rustique mais confortable. Nous partageons un peu de leur quotidien en tressant des feuilles pour le futur toit de la maison, en pressant de la canne a sucre pour extraire un jus delicieux (surtout avec du citron), en s'entrainant au tir a l'arc...

   

Mais notre objectif premier est naturellement d'aller se ballader dans la jungle qui ici s'appelle : "la Selva". Avec notre guide, Rinaldo nous ne sommes pas decus. On enchaine 3 heures de marche de nuit avant le petit dejeuner, puis 4 heures le matin avant le dejeuner,  3 heures encore pour rejoindre le camp pour la nuit et enfin une derniere marche de nuit de 2 heures a la recherche du tapir. Bien qu'infructeuse on profite des sons de la nuit et apprecions enormement l'experience (marcher a pas de loup, de nuit, avec des insectes enormes partout : c'est genial). Notre campemant on ne peu plus sommaire (on dort a meme le sol sous une moustiquaire et une bache plastique) reste neanmois tres sympa et nous passons une tres bonne nuit avec pour seul reveil le cri des singes hurleurs : magique ! Au petit-dej on ne se refuse rien : c'est payasos cuit sur un feu de bois (comme le matafan de chez nous) pour tout le monde. Les deux jours suivant c'est pareil, les ballades s'enchainent et ne se ressemblent pas :  Selva Plana, Selva primaire, secondaire,... Au cours de nos differentes excursions Rinaldo nous montre les arbres et plantes medicinales utilises par les communautes indigenes, les lianes remplies d'eau que l'on peut boire, les champignons a ne surtout pas manger,...

    

A plusieurs reprises il nous faut decendre ou traverser le rio Tchichui (ou quelque chose du genre). Nous construisons donc un petit radeau rustique qui manque de couler plusieurs fois en passant les rapides mais on se marre bien. A la fin avec Raphael (polonais du groupe) on se debrouillle pas trop mal. Bon la pirogue a moteur est quand meme venue a notre rescouse une fois, heureusement car les liens (d'ecorce) se desserants on y serait peut-etre encore.

 

Pour ce qui est de nos rencontres animalieres : fourmis "Beni" geantes (3-4 cm), arraignees geantes, tarentules, insectes en tout genre, sangliers, renards, singes "cappucinos" et "leonitos", serpents, aligators, grenouilles, toucans, aigles, aras et autres perroquets, y'a pas a dire on a ete gate ! Meme si on a manque le tapir lors de notre excursion nocturne on en a quand meme vu les traces ainsi que celles du tatous geants et surtout de leopards (si si y'en a aussi !) et ..... une trace de pas d'indigene "sauvage" (Ronaldo nous a indique qu'ils etaient quand meme un peu civilises car ils cultivaient du mais et n'envoyaient pas de fleches sur les visiteurs). Il est incroyable de pesner qu'a a peine 5 heures de marche du campement des tribus vivent encore completement isolees et en autarcie complete.

    

Bon en conclusion, on a adore. Il est possible de faire des excursions de trois semaines ou on penetre reellement dans les profondeurs du parc et ou parait-il on peut voir avec quasi certitude : jaguars, ours, singes arraignes, des dizaine de tapirs,...

Seul bemol : les piqures des sand-flies qui ont adores semble-t-il mes molets Jacques. Celine s'en sort presque indemne : y'a pas de justice ! Enfin ca ne nous empeche pas de profiter d'un super coucher de soleil